Salle d'entraînement

Auparavant, Barbélo qui entraînait elle-même Kuraï a décidé de la faire combattre contre Bavar. Astaroth est arrivé au milieu de l'entraînement, provoquant la colère de Kuraï.




Au moins, la réaction du jeune démon rassura Kuraï : il avait l’air aussi surprit qu’elle ! A toute vitesse, elle tenta de faire remonter des tréfonds de son passé quelques souvenirs de ses entraînements avec Alexiel. Pourquoi avait-elle laissé tombé si longtemps ? ! Trop habituée à user de sa magie, un instant, elle avait abandonné les armes. Jusqu’à ce que son pouvoir ne diminue et qu’une démotivation de masse n’abaisse encore un peu plus son piètre niveau d’escrimeuse.

La voix de Bavar la sortit de ses pensées et celle-ci lui sembla glacée. Le regard qu’elle lui lança alors avait presque un éclat désespéré. Mais après tout, pourquoi se leurrer ? ! Elle l’avait abandonner sans même chercher à le ramener à la vie … Tout cela n’avait aucun sens … La paix, les Enfers, le Paradis. Elle ne pourrait jamais changer la nature profonde des anges et des démons ! C’est à ce moment que, dans un dernier grognement, le dragon disparut la laissant plus seule que jamais. Mais elle sentit peu de temps après, la présence brûlante de ce dernier se glisser dans son esprit et un léger sourire s’insinua sur ses lèvres. Se décourager ne servait à rien. Son entreprise était peut-être vaine mais elle aurait essayer ! Et elle avait commencer par montrer aux deux Satans qui elle était réellement !
La jeune démone retira alors sa chemise sombre, révélant un corset noir qui moulait son corps aux formes peu avantageuses. Très près du corps, le vêtement lui permettait, ajouté à son pantalon serré et à ses bottes plates, une totale liberté de mouvement. Ses mitaines de cuir empêchaient la sueur de faire glisser son arme et elle pouvait sentir le poids rassurant du métal sur ses doigts.

Elle se mit en garde puis modifia légèrement sa position jusqu’à ce qu’elle soit parfaite et se rassura en remarquant que la plupart des gestes lui revenaient naturellement.
Bavar attendait son attaque et cela lui permettait de perfectionner ses gestes jusqu’à se sentir parfaitement prête.
Elle sentait la tension augmenter et elle entreprit de se déplacer autour de l’évil, lentement, en suivant chacun de ses mouvements.
Elle fit mine de s’arrêter, recula légèrement et lança une attaque … avant de se rendre compte que le manque d’entraînement l’avait rendu bien maladroite. Elle sentit l’arme glisser sur l’air et sa défense se briser. Un bond en arrière la mit hors de portée des lames de Bavar mais elle savait très bien qu’elle ne tiendrait pas le rythme si lui-même attaquait plus de deux fois de suite. Elle fit mine de ne pas voir la balafre rougeâtre qui maculait son bras à la suite de la contre-attaque de l’évil et elle bénit Alexiel pour avoir développé autant ses réflexes de recul.

Elle esquissa un sourire d’excuse.
« Je ne suis pas sûre qu’on assiste à un combat de haut vol … »

Elle n’avait prononcé cela que pour Bavar et ne savait si les Satans l’avaient entendu ou non.
Elle se sentait soudain honteuse d’être aussi faible et raffermit sa prise sur le pommeau de l’arme qu’elle connaissait pourtant bien. Elle ne pouvait regarder le démon dans les yeux, persuadée d’y lire de la pitié ou pire, du mépris. Seule la volonté de le surprendre agréablement la motiva à lancer une seconde attaque et c’est avec surprise qu’elle sentit la pointe d’acier effleurer la peau du vampire avant de rencontrer son arme dans un cliquetis métallique.

*Je ne peux pas te décevoir. Être faible m’importe peu. Mais je ne pourrais jamais supporter de lire de la déception dans tes yeux.*

Elle recula alors et osa enfin croiser le regard de celui dont Barbélo avait fait un adversaire. La détermination durcissait l’azur de ses prunelles, leur donnant l’éclat de l’acier.
Elle sentit comme un courant d’air frais sur sa peau et un frisson délicieux lui parcourut l’échine tandis que des milliers d’étincelles lui picotaient les doigts. Elle sentit comme un savoureux sentiment de paix l’envahir et elle sut qu’elle commençait à effleurer de l’esprit la clé de ses pouvoirs. Directement liés à ses émotions, ils semblaient enfin prêts à la servir correctement.

Le combat allait enfin pouvoir devenir intéressant …





Bavar se tenait prêt à se défendre. Il fléchit légèrement les genoux, écarta un peu plus les jambes pour se donner un meilleur lancé quand il devra esquiver.
Le jeune évil avait croisé le regard de Barbélo et il avait sut qu'il avait fait le bon choix. Même si la motivation de la Satan lui échappait encore. Bavar constata avec un certain soulagement la disparition du dragon. Bien qu'il ne devait pas écarter l'idée qu'il puisse refaire une apparition au cours de l'entraînement, au moins il ne devra plus surveiller deux personnes mais uniquement Kuraï.
Alors qu'il reportait son attention sur Kuraï, il fut surpris de la voir enlever sa chemise sombre. Pris totalement au dépourvu, il sentait ses joues s'enflammé légèrement. Bavar aurait bien voulut attaquer pour cacher son rougissement mais il ne pouvait le faire car il avait invité Kuraï à commencer. Au lieu de cela, il se contenta donc de fixer son arme, ce qui le calma un peu.
Il attendit patiemment et sentait que ses joues reprenaient une couleur normale, ce qui le rassurait même s'il était quasiment certain que personne n'y avait fait attention.
Bavar se calqua au mouvement de Kuraï. Il ne devait plus se distraire, l'entraînement commençait. Un léger stress restait en lui bien qu'il se concentre au maximum pour prendre se combat au sérieux et oublier ou du moins essayer d'oublier qui était son adversaire.
Bavar esquissa un pas de côté lorsque Kuraï s'arrêta, leva son épée pour élargir sa garde.
Ses poings se crispèrent sur la garde quand l'attaque arriva enfin. Bavar était si concentré et tendu qu'il ne remarqua pas immédiatement que l'attaque était un peu trop simple. Les réflexes de combat agissent quasiment à sa place et il para le coup d'un geste large. Il comptait suivre l'esquive par une attaque mais Kuraï s'était immédiatement mise hors de portée, il ne put que frôler son bras. Ce qui rassura le vampire alors qu'il aurait dû être irrité de ne pas avoir pu l'atteindre correctement son adversaire.

Il sourit, presque nostalgiquement à la réplique de Kuraï. Lui-même avait du mal à définir pourquoi. Peut-être que la phrase de Kuraï lui rappelait les souvenirs qui n'avaient cessé de le tiraillé pendant qu'il avait erré.

Il hésita entre plusieurs réponses, redoutant de comment le prendrait Kuraï. Il avait toujours l'impression que quoi qu'il dise, il ne ferait qu'une énorme bêtise. Il aimerait la rassurer, il n'avait aucun doute sur sa force.

"Faisons de notre mieux." Souffla-t-il avec une note d'encouragement.

Bavar fut prit au dépourvu par la seconde attaque. Il avait collé sa vitesse en fonction de la première attaque de Kuraï, il avait donc brandit l'épée pour parer le coup mais trop lentement. Il sentit l'éraflement de la lame, penchant la tête du côté opposé pour amoindrir la blessure et leurs armes s'entrechoquèrent.
La surprise avait d'abord peint son visage, puis un sourire, comme s'il était confiant en la vraie puissance de Kuraï.

*Je dois faire de mon mieux.* songea-t-il avec détermination.

Il appuya donc de tout son poids sur sa lame pour maintenir le contact avec l'arme de Kuraï. Il avança d'un pas pour maintenir la pression fournie par l'épée. Ensuite, soudainement, il écarta son épée et se laissa tomber pour éviter un coup d'épée de Kuraï. Il tenu alors son épée à une main pour pouvoir attaquer en se levant en utilisant les capacités de son nouveau bras. Il rallongea donc son bras pour viser le poignet de Kuraï et la désarmé. Il n'attendit pas de voir s'il avait réussit ou non qu'il esquissa un mouvement de recule pour parer une éventuelle contre-attaque.




Bavar et Kurai comencais donc a s'entrainer, et a se mesurer l'un a l'autre. Ils avaient l'air d'être gener a se battre...
Le satan poussa un soupir d'ennuie, ce combat n'était vraiment pas a son goût! Et surtout, il se sentait surveiller par La satan de la colère.
Décidément, le duc de la parresse n'était pas a son aise. Aussi, ignorant que la nouvelle Barronne fut occupée a combattre, Astaroth pris la parole.

-Et bien, ravis de vous avoir vu princesse, portez vous bien .

Il partit d'un pas élégant jusqu'à la porte de la salle et adressa un derniere sourire narquois a la jeune Barronne.

-Surtout...n'hésitez pas a venir me voir.

Puis partit hors de la salle pour regagner son royaume et son éternel ennuie.

{Labyrinthe}





Barbélo regardait le combat avec un certain plaisir. Elle trouva Bavar un peu trop hésitant mais tout de même, il ne la décevait pas.
Elle tourna le tête ver Astarotn lorsque celui-ci prit la parole. Il partait donc, bien, cela permettait a Barbélo de savoure pleinement le combat sans devoir surveille le Satan de la paresse. Mine de rien Barbélo était possessive et elle ne voulait pas que l’on touche à se qui lui appartient, et justement, Bavar lui appartenait et elle ne permettrait a personne de toucher a son bien.
C’était certes irrespectueux envers Bavar de le considérer comme une possession, mais que voulez vous ? Barbélo ne respectait qu’une seul personne et c’était bien suffisant pour elle.
De plus Bavar pouvait s’estimer heureux que la Satan de la colère le considère ainsi car elle n’avait aucun intention de le tuer et serait même prête a le protéger …… comme l’on protége un objet d’une éventuel destruction.

Kuraï avait peu à peu repris confiance en elle. Et peut-être même un peu trop … Le bruit du métal la ramenait vers tous les combats où elle n’avait pu combattre et, plus précisément, le jour où Alexiel l’avait sauvée. Si cette pensée lui donnait une rage de vaincre et de se battre, elle la ramenait aussi à la petite fille qu’elle était à l’époque. Perdue dans ses pensées et un peu trop sûre d’elle, elle ne vit pas arriver l’attaque de Bavar … Et il avait visé juste … La douleur irradia son poignet et de surprise, elle lâcha son arme.
Aussitôt, elle eut l’impression qu’un gouffre venait de s’ouvrir sous elle. Comment pouvait-elle être aussi stupide ? ! Se laisser surprendre et en plus, lâcher son arme ? ! Elle se maudit pendant un instant puis, avisant que cela ne servait à rien et qu’elle était très exposée, elle bondit à l’opposé de son arme. Son but était de surprendre son adversaire qui s’attendait sûrement à la voir se baisser pour ramasser son unique chance de survie. Comptant sur sa rapidité, elle fit mine d’attaquer Bavar désarmée. C’était dangereux, elle le savait. Mais elle espérait que la surprise jouerait en sa faveur. Au dernier moment, elle se laissa tomber au sol et, du pied, ramena son épée à elle. Elle savait que dans un véritable combat elle serait sans doute déjà morte et que l’enchaînement qu’elle venait de faire était très hasardeux. Quoiqu’il en soit, elle récupéra son arme et essaya d’attaquer le démon d’en bas en se relevant précipitamment. Sa position était délicate aussi roula-t-elle à terre pour s’éloigner un instant de Bavar. Elle se réceptionna un genou à terre, le souffle court. Son poignet la lançait et elle changea son arme de main même si elle savait très bien que son bras gauche était beaucoup moins adroit.
Sa position semblait désespérée et elle se mordit la lèvre. A présent, c’était à Bavar d’attaquer. Dans son état, elle ne pouvait pas espérer le prendre à défaut et devait se contenter de contre-attaquer.

En vérité, elle sentait au fond d’elle qu’elle ne serait jamais vraiment une combattante adroite. Sa seule chance de l’emporter était son pouvoir. Et elle le sentait vibrer, si près … Il ne manquait que le détonateur qui ferait exploser les dernières barrières qu’elle avait construite entre elle et sa vraie nature. Se sentir si proche de son but la mettait sur les nerfs et achevait de distraire son attention. Peut-être que si Bavar attaquait …

Sinon, elle n’aurait plus qu’à abandonner. A cette idée, la jeune Impératrice serra les dents. A cet instant, elle n’était plus une Maîtresse des Dragons ni même une démone. Juste une jeune fille qui sentait la situation lui échapper et qui ne pouvait le supporter. Une fois encore, elle se demanda si elle avait les épaules pour supporter sa tâche. Finalement, son frère aurait peut-être fait un bien meilleur Empereur … Elle avait la pureté, certes. Mais aucune force. Et encore … Sa pureté avait été entachée par tout ce qu’elle avait vu et par ce doute permanent. Un instant, Kuraï songea que c’était peut-être cela qui l’éloignait de ses pouvoirs. Elle refusait de croire qu'elle était capable de les retrouver … Pour une fois, elle regretta amèrement le Chapelier. Si seulement il avait été là pour l’aider un peu … Pour l’aider à comprendre surtout. A SE comprendre.

Plus elle réfléchissait, plus elle sentait que tout autour d’elle dérapait et elle n’osait même plus adresser un regard d’excuse à Bavar. Elle avait besoin de quelque chose à se raccrocher. Ou bien d’un nouveau paramètre qui lui permettrait de reprendre confiance en elle, vraiment.
Elle ne sut pas vraiment si l’évil avait sentit la tourmente qui l’envahissait mais elle se jura que jamais elle ne l’embêterait avec ça. Cette seule détermination lui permit de relever, de durcir ses muscles, de tendre son corps à l’extrême. Elle avait choisit sa voie. Et elle la suivrait jusqu’au bout …

Le vent faible qui glissait d'habitude dans les coursives et salles du palais en chuchotant ses habituels maléfices démoniaques s'estompa bientot, d'une façon iréelle, comme si les lieux retenaient soudain leur souffle...

Le silence fut bientot aussi total que dans un caveau et les êtres présents, aussi bien evils que démons, purent presque entendre les battements de leurs propres coeurs, encore secoués par la violence de l'entrainement aux armes....

Un courant d'air passa sous la large et haute porte à double battant qui fermait la vaste salle, il balaya le sol jusqu'au pied de la jeune impératrice... Remontant imperceptiblement le long de sa peau comme autant de frisson sur sa nuque....

Quelques volatiles démoniaques perchés sur les rebords de hautes ouvertures se mirent à croasser sinistrement de concert avant de s'envoler en disparaissant dans les ténèbres extérieurs...
Bientot le bruit monta, d'abord lointain, comme un grondement diffus, puis de plus en plus rythmé, un bruit que seul Barbélo parmis tous connaissait...

Le bruit enfla, raclement et grincement metallique regulier et de plus en plus strident, avec ce sentiment qu'une enorme machine avait investit le couloir et approchait, bientot le grincement monta à son maximum, juste derrière la large porte géante.... Puis plus rien, de nouveau le silence....

Et soudain, dans un brutal claquement la grande porte s'ouvrit, laissant passer la silhouette légèrement courbée et solide du vieux chambellan de l'impératrice, son vieux protecteur et serviteur de toujours, deja dans la cour impérial du temps de ses parents... Son visage était sans expression, ses yeux fixes, il marcha vers la jeune fille alors que seuls ses pas resonnait dans le silence...

"Ma reine, un ambassadeur de Dys pour vous...." fit il d'une voix lointaine et monocorde, il semblait qu'il lui était arrivé quelque chose mais il était impossible de définir quoi.... Il se releva alors qu'il était encore prosterné devant Kurai puis s'écarta sur le côté pour dégager son champ visuel...

Là bas, dans les ténèbres au dela de la grande porte ouverte, se tenait une silhouette indistincte, à moitié engloutie par le noir, comme si l'arrivant preferait rester dans l'obscurité ou hesitait à entrer, de peur de se montrer ou par peur de la lumière... Seul ses prunelles refletait la lumière de la salle, comme les yeux d'un chat aux aguets, clignant parfois, fixant la jeune fille....

Une chose émergea de l'obscurité, devant la silhouette... Une main, puis un bras, couvert de plaques de metal comme enfermé dans une armure épousant parfaitement ses formes, envelloppé de sangles en cuir, les doigts crochus en acier se déplièrent dans le vide, paume face au plafond, dans une pose qui attendait qu'une autre main se pose dedans...

La créature invitait la jeune impératrice à approcher, sans mot dire....

Je vous autorise à me fouetter pour ce post pourri.


Les muscles tétanisés par l’attente et les pensées brouillées, Kuraï attendait, le souffle court.
Soudain, la lourde porte de bois sombre s’ouvrit dans un grincement. Les battants, repoussés durant quelques secondes, laissèrent s’engouffrer un vent gelé. Un instant, la jeune Impératrice eut l’impression qu’il se dirigeait exclusivement vers elle avant de sentir son baiser glacé sur sa peau nue. Elle frissonna sous l’étreinte et une peur inconsciente envahit son être.

Le frayeur, sourde, enfla avec le grincement étrange qui approchait, sonorité métallique et inquiétante. C’était comme si une chape de plomb venait de s’étendre sur la salle au plafond démesurément haut. Le son y était répercuté avec d’autant plus d’ampleur. Sans qu’elle s’en rende vraiment compte, les doigts de Kuraï se relâchèrent leur pression et son arme tomba au sol dans un tintement angoissant.

Le fracas des portes la tira de sa stupeur et un masque d’étonnement se peignit sur son visage. Le conseiller de son père, homme sage par excellence pénétra dans l’enceinte, le regard mort. Les yeux écarquillés de la jeune évil se rétrécir avec suspicion en entendant la voix sans timbre. Ses paroles, plus que toutes autres choses, lui glacèrent le sang. Elle se précipita vers lui alors qu’il s’écartait et lui pris les mains. Elles étaient gelées.

« Mais qu’est-ce qu’il vous arriver ?! Que s’est-il passé ? »

Le vieil homme ne répondit pas et, sentant un regard pesant sur elle, la Baronne des Enfers releva les yeux.
Une silhouette tout d’abord. Juste une impression d’oppression dans sa poitrine. Une impression de déjà vu.
Son regard croisa les prunelles sans vie de l’être et l’Impératrice se figea.
Dans un dernier sursaut de courage, elle releva la tête, le regard fier et menaçant, le corps tendu.

« Qui êtes-vous ?! Que venez-vous faire ici ?! Comment vous êtes-vous permis d’entrer ?! »

Puis, un changement, dans son regard comme un éclat de glace. Sa voix se figea dans sa gorge.
Comme dans un rêve, elle s’approcha de lui, le regard fixe et envoûté. Elle ne voyait rien d’autre que ces yeux, ni le visage, ni l’armure impressionnante.
Quand elle fut à ses côtés, sa main, comme animée par sa propre volonté se posa dans celle du démon. A peine sa peau eut-elle effleurer le métal d’Azazel que son impression de déjà vu se mua en un flot de souvenir douloureux.
La mort de sa famille, Setsuna, les Anges, Bavar, le sang, Lucifer, Bélial, Arachnée …
Les images défilaient à toute vitesse dans sa tête n’ayant que pour seul lien l’impression de peur, de tristesse, de haine ou de colère qu’elle avait ressentit à cet instant. Elle défaillit sous l’assaut, se cramponnant à la main responsable de ses maux.

Soudain, un torrent de sensation l’envahit, brisant quelque chose dans son esprit. Son pouvoir déferla en elle, la traversant de toutes parts. Un éclat de lumière embrasa la pièce et, dès que l’obscurité reprit ses droits, quatre silhouettes, émergeant de la pierre, s’approchèrent d’elle. La première se fondit dans l’air, visible seulement grâce aux reflets de l’éclairage, la deuxième s’enflamma dans un brusque crépitement, la troisième tomba au sol, se muant en terre et en boue, et la dernière ruissela bientôt d’une eau pure et claire. Toutes les quatre avaient la forme d’un dragon. Les yeux clos, le visage en sueur, Kuraï poussa son premier cri. Ses expressions relataient d’une douleur physique mais aussi d’une terreur mentale inconcevable. Les éléments se regroupèrent autour d’elle, se massant tels des assaillants sans corps. Ils s’entrelacèrent dans une danse complexe où l’œil humain avait bien du mal à les suivre. La jeune démone elle-même était bien au-delà de la pensée consciente et seuls quelques gémissements laissaient entrevoir le combat qu’elle menait pour sa survie. Finalement, leur course forma une tornade autour du corps de la Maîtresse des Dragons. Sa main se détacha de celle du démon et son corps tomba au sol.

Le déluge cessa immédiatement. Et d’étranges taches rouge sombre vinrent maculer l’auréole pâle de sa chevelure.