Dans le couloir ...

Je ne mets que les tous derniers ... On pourra toujours éditer.




Franchement, Mikaël avait oublié ce qui l'avait motivé pour aller à cette réunion. Pour dire ce qu'il en pensait ? Il l'avait clairement fait et cela n'avait rien changé. C'était d'ailleurs irritant de se rendre compte combien d'ange était pour une soi-disant paix avec les démons. Les paix ne duraient jamais. Surtout une paix avec les démons !
Cette corvée étant terminée, il se sentait tout de même soulagé.
De plus, l'entrée de Métatron allait retarder le buveur de thé et se détestable Rochel. Ce qui laissait à l'ange du feu un peu plus de temps pour trouver et exécuter son plan.
Plan qui était une vague ébauche pour l'instant.

Alors qu'il arrivait à l'endroit où ils avaient quitter Babiel, Chatiel et Hawwah, les revoir fit faire une espèce de grimace ennuyé sur le visage de Mikaël. Qui pourrait signifier : oh non, elles sont encore là !




Devant le mutisme de Babiel, Chatiel adressa une grimace particulièrement évocatrice à l’intention d’Hawwah.
Puis elle partit s’installer à l’autre bout du couloir, les jambes repliées entre ses bras, le long paquet serré contre sa poitrine.
Elle remit maladroitement sa jupe trop courte en place et grommela un instant sur l’horrible tenue qu’elle devait porter.
Hawwah vint la rejoindre et elle s’agenouilla à ses côtés.
Elles parlèrent longuement, à voix basse, Chatiel épiant Babiel du coin de l’œil.
Le dénouement était proche et elle sentait l’angoisse étreindre son ventre comme un baiser de glace.
Hawwah avait les mots. Ces phrases capables de lui remonter le sourire, de la rendre plus forte. Les phrases qu’avaient eu Raziel … Dans un autre monde !
Cette pensée durcie encore la détermination de la jeune I-Child et son regard se mit à brûler sous ses boucles brunes.
Finalement, Hawwah la quitta. Elle n’avait plus rien à faire ici et Chatiel sentait confusément qu’elle n'avait pas tort.
Elle devait être seule, à présent. C’était SON but, SA fin.
Elle regarda la silhouette s’éloigner dans le couloir après un bref salut à l’aide de Raphaël. Elle fixa longtemps le dos recouvert de cheveux clairs, jusqu’à ce qu’un tournant ne l’avale à sa vue.

Puis, elle posa sa tête sur le haut de ses genoux et fixa les dessins qui couvraient les murs d’un air absent, sans prêter la moindre attention à Babiel.
Dans sa tête, des mots de haine et de colère se mêlaient.

Le bruit violent d’une porte qui s’ouvre la fit se dresser sur ses pieds. Elle tira légèrement sur sa jupe pour en défaire les plis et passa machinalement sa main dans ses cheveux pour remettre sa perruque en place.
Sa main s’enfonça un peu plus dans le tissu pourpre qui recouvrait l’épée.
Son cœur se mit à tambouriner à ses oreilles mais la seule silhouette qu’elle aperçut fut celle de Mikaël.
Elle jeta un coup d’œil dans son dos mais ne vit personne d’autre.

Angoissée, elle ne put s’empêcher de demander :
« C’est déjà fini ? … »






"C'est ENFIN fini, tu veux dire." Lâcha Mikaël avec un soupir qui n'était entièrement pas de soulagement. Cette remarque lui avait échappé devant la question de Chatiel. En la regardant, il se demanda vaguement ce qu'elle venait faire là. Il l'avait un peu oublié.

*Ah oui c'est celle qui était fan du buveur de thé.* Se rappela-t-il finalement.
D'ailleurs, vu la situation qu'il venait de quitter, il était pas prêt de partir, le fameux maître des trônes.

"Zahikel y est encore pour un bon bout de temps à mon avis." Expliqua-t-il. Il se retourna alors pour guetter l'arrivée de Raphaël.
Ses pensées vagabondaient en suivant un ordre que lui seul peu comprendre. Partant du fait qu'il se demandait si Chatiel restait là ou retournait avec eux, il en venait au fait que peut-être que si elle venait avec eux, elle pourrait être utile au plan qui commençait à s'organisé dans son esprit.
Il ne fit pas attention au ton angoissé de Chatiel, il mettait cela sur le fait qu'elle n'avait pas vu Zahikel arrivé avec lui.

Un des avantages de s’adresser à Mikaël, c’est qu’il se fichait totalement de sa présence. Il semblait avoir répondu machinalement et Chatiel était même étonnée qu’il l’ait fait … Bizarrement, elle glissa une boucle brune dans sa bouche et se mit à la mâchonner discrètement pendant que ses neurones s’activaient à toute allure. Au bout d’un instant, elle prit conscience du fait qu’elle en venait elle-même à oublier qu’elle portait une perruque, grimaça et posa ses deux mains sur son visage. Première tâche, se calmer.Deuxième, prendre conscience qu’elle n’était pas et ne serait jamais une jolie infirmière tranquille aux sourires enjôleurs. Troisième, analyser les paroles de l’Ange du feu. Ainsi donc Zahikel ne ressortirait pas avant longtemps … Raphaël sortit alors à son tour et lui passa devant, royalement. Son chienchien de service le suivit par de longues enjambées élégantes et Chatiel haussa les sourcils d’un air dédaigneux. Cette ange avait de la prestance et cela l’agaçait au moins autant que sa personnalité. Mais, au moins, elle ne l’aurait plus sur le dos. Une bonne chose de faite. C’est en regardant les deux silhouettes s’éloigner qu’elle prie conscience d’une chose. Elle allait sûrement se retrouver seule avec Zahikel. A moins que Mikaël n’attende avec elle mais, bizarrement, cela lui paraissait peu probable. Or, celui-ci étant aveugle, il semblait lire au plus profond de votre âme. Et Chatiel n’avait pas franchement envie que cela lui arrive … Elle avait l’impression que la culpabilité se lisait sur son visage et doutait quelque peu de son déguisement. Son âme n’avait rien d’angélique. Et on racontait, dans les bas-fonds, des choses assez intéressantes sur le passé de Zahikel … Et elle n’avait guère envie de les vérifier, étant elle-même un bel exemple d’I-Chil !

A présent, la seule pensée qui lui venait en tête était « s’éclipser discrètement ». Sauf qu’elle se voyait mal dire à Mikaël « Bon bah … Je le verrais plus tard ! On se recroisera peut-être un de ses jours, tchao ! »

*Quelle poisse !*

Mais dans quel pétrin s’était-elle ENCORE mise ?!
L’angoisse monta d’un cran et ce ne fut que grâce à sa tempérance légendaire qu’elle parvint à se fixer un masque presque neutre. Seules ses mains s’agitaient, triturant le ruban qui retenait l’étoffe recouvrant l’épée.
Peut-être pouvait-elle les laisser partir et s’éclipser ENSUITE ?! En voilà, une idée …

« Et … Euh … Où allez-vous, à présent ?! »